Le transport solide, quésaco ?
Limons, sables, graviers, cailloux, blocs dans nos rivières, bonne ou mauvaise chose ?
Pourquoi sont-ils présent dans nos rivières ? Comment se déplacent-ils ? Quels intérêts ont-ils ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre.
La présence et la quantité de limons, sables, graviers, cailloux et blocs sont totalement dépendantes de la composition des berges, de la pente et des débits des cours d'eau. Les berges sont constituées de tout ou partie des éléments précités. La pente et les débits sont des paramètres physiques qui vont déterminer la puissance du cours d'eau pour arracher ces éléments à la berge. Ainsi, nos rivières sont façonnées par des rapports de forces entre la puissance des flux d'eau et la résistance à l'arrachement des matériaux. La présence des éléments dans le lit des cours d'eau est le résultat de la dissipation de l'énergie hydraulique de nos rivières.
Le déplacement des matériaux est en relation directe avec leur taille et le débit du moment. En règle générale, les limons et les sables sont emportés comme s'ils étaient portés par le courant. Les graviers et les petits cailloux se déplacent par bonds successifs. Et enfin, les gros cailloux et les blocs roulent dans le fond. Sur des cours d'eau comme la Save et la Gesse, les matériaux grossiers dévalent de plusieurs centaines de mètres à chaque crue alors que les plus petits peuvent parcourir des dizaines de kilomètres.
En ce qui concerne leur intérêt, ils en ont plusieurs. Le premier évoqué ci-dessus est de dissiper l'énergie hydraulique du cours d'eau. Le second, encore méconnu, est une grande capacité d'épuration de l'eau. Il s’agit d'un immense filtre épurateur. Et enfin, troisièmement, ces matériaux de fond sont le support de la vie aquatique (habitat, reproduction, alimentation).
En conclusion, les limons, sables, graviers, cailloux et autres blocs présents dans le lit des cours d'eau sont indispensables à la vie aquatique et à la qualité de l'eau.
Jusque dans les années 70, ces matériaux étaient prélevés pour la construction des routes, des murets, ou encore des maisons. 50 ans plus tard, nos cours d’eau présentent un énorme déficit sur ce point. C’est pourquoi, le SYGESAVE met en place, depuis plusieurs années, des travaux de recharge sédimentaire. Des matériaux sont réinjectés dans le lit de la Save pour recréer le matelas alluvial. Les travaux réalisés en début d’année 2022, initialement prévus en 2021, ont permis de réintroduire 560 tonnes de galets et 100 tonnes de blocs dans la Save à L’Isle-en-Dodon (31). Ces matériaux se disperseront dans le cours d’eau au fil du courant et des crues successives.